Les petits détails et l’approche font toute la différence auprès des patients, petits et grands, accueillis à la clinique sherbrookoise.
En plus de ses tâches d’orthésiste, Martin Hudon voit au bon fonctionnement du laboratoire de Sherbrooke. C’est également lui qui s’occupe du volet pédiatrie: «J’adore travailler avec des enfants, c’est vraiment une belle clientèle», note-t-il.
Martin a d’ailleurs développé une approche particulière avec les petits. «D’abord, je ne porte pas de sarrau: les enfants ayant déjà été vus par plusieurs spécialistes, ils peuvent avoir développé une certaine méfiance envers le corps médical ! Aussi, j’utilise le ciseau au lieu de la scie pour couper le plâtre parce que c’est moins bruyant… et moins effrayant pour les tout-petits ! Je vais aussi m’arranger pour les divertir. Les enfants me donnent une belle leçon de vie, même s’ils vivent des moments difficiles, ils gardent toujours le sourire. Leurs parents aussi sont très patients, très courageux. Et puis j’ai l’occasion de les voir grandir et évoluer. On peut ainsi établir avec eux un contact plus privilégié. »
Pour l’orthésiste, la relation qu’il établit avec ses patients est d’ailleurs au coeur de sa pratique. «On travaille d’abord avec des gens, des gens qui vivent parfois des situations difficiles, qui se relèvent d’un accident, qui souffrent de séquelles de certaines maladies ou du vieillissement, qui éprouvent de la douleur ou qui ont perdu leur mobilité. On ne connaît pas toujours l’histoire derrière le patient, il faut donc être empathique et sensible à ce qu’il vit, prendre le temps de bien expliquer, d’écouter. C’est un travail d’abord et avant humain; la technique vient après ! » Et côté technique, la première étape est d’obtenir des mesures précises pour un appareil parfaitement adapté qui nécessitera peu ou pas d’ajustement. Un mandat plus compliqué qu’il n’en a l’air. « C’est parfois un défi, notamment lorsqu’on parle de personnes gravement blessées devant rester alitées ou ayant de fortes douleurs. C’est aussi le cas pour les bébés qui gigotent pas mal ! »
En continuel apprentissage Martin Hudon pratique depuis 18 ans, mais il n’a jamais cessé d’apprendre. « Il y a toujours une évolution des matériaux pour la conception des orthèses: on assiste d’ailleurs à plusieurs congrès, des compagnies nous font aussi des présentations. C’est important d’être à l’affût de ce qui se fait, car certaines nouveautés ont vraiment amélioré la vie de nos patients. Il y a aussi une évolution dans les techniques, chaque orthésiste développant avec les années ses façons de faire: c’est alors intéressant d’échanger avec les autres, d’apprendre de nouveaux trucs. Je reçois aussi chaque année des stagiaires, ce qui nous permet notamment de demeurer à jour dans les techniques enseignées. »